De développeur à responsable R&D, Nicolas Faugout raconte 14 ans d’expérience Lucca

510

Notre responsable technique a récemment été interviewé par Gregory Herbé, fondateur de la plateforme Nexten.io. Spécialisée dans le recrutement de profils très techniques, Nexten.io est suivi par de nombreux développeurs. C’est donc tout naturellement que Grégory s’est tourné vers Nicolas pour qu’il partage au plus grand nombre son histoire et surtout sa vision du métier.

L’interview, disponible en podcast, est également retranscrite.

Bonjour Nicolas, peux-tu nous dire 2 mots sur toi, ton parcours, tes responsabilités chez Lucca ?

Je suis rentré chez Lucca en 2004, en tant que développeur, et accessoirement salarié numéro 4. C’est mon premier job ! Je suis issu de l’école des Mines de Douai, généraliste, mais avec une spécialisation informatique les 2 dernières années.

J’ai suivi assez naturellement l’évolution organisationnelle de Lucca pour me retrouver depuis quelques années CTO, en charge du bonheur des développeurs, de leur formation à leur changement de poste en passant par le développement d’outils pour faciliter leur quotidien.

Lucca est commercialisé en mode SaaS ? 

Oui, et ce dès 2008. Nous n’avons pas pivoté, nous avons toujours proposé à nos clients des solutions simples pour des besoins précis. En commençant par une application de gestion des congés. D’abord vendue en mode Licence, nous avons ensuite pris la vague du SaaS dès 2008, en proposant une version unique, multi-tenant, de notre application. Nous avons ensuite commencé à diversifier notre offre avec une solution de gestion des notes de frais, pour arriver aujourd’hui à un socle RH quasi complet.

En 14 ans tu as dû voir passer beaucoup de technos. Comment se sont passées les mises à jour successives ?

Notre stack technique a suivi les évolutions des technos Microsoft. On a donc démarré sur de l’ASP classique, hébergé dans une salle serveur juste à côté de notre bureau. Puis on a vu débarquer les premières librairies Javascript et l’AJAX, véritable révolution dans la façon de concevoir et d’utiliser une application web. Nous avons même été les premiers à proposer des formations AJAX en France. Nous sommes passés de Prototype à Angular en passant par jQuery et plus récemment AngularJS.

Côté back, après l’ASP, le .NET et plus récemment .NETCore, toujours sur notre langage de prédilection, le C#.

Côté intégration continue, c’est là je dirais qu’il y a eu les changements les plus remarquables. Au départ on pouvait être amené à mettre à jour à chaud le code source ASP pour corriger un dysfonctionnement détecté le jour même chez un client ! Cela a bien changé. Désormais nous sommes sur Jenkins, grâce auquel nos applications sont mises en production automatiquement chaque soir. Le jeudi étant le jour des grosses montées de version.
Prochainement, on sera capable de mettre en production à chaud en pleine journée, de façon automatique, et sans impact sur nos clients.

Comment la R&D est organisée aujourd’hui ?

Sur 100 personnes que compte Lucca actuellement, nous sommes à peu près la moitié en « produit », c’est-à-dire PO/PM/UI/UX, devops et devs. Les devs sont front, back ou fullstack, selon leur expérience et leur envie. On recrute surtout des personnes, pas des profils.

Nous sommes organisés en petites équipes de 6 à 8 personnes autour de chacune de nos applications : gestion des congés, notes de frais, etc… Ces équipes sont relativement autonomes, menées par un tandem PO/lead dev.

Pour former tous ces devs, comment ça se passe ?

On fait appel à des organismes qu’on connaît bien, souvent des start-ups ou des indépendants, notamment pour se former sur AngularJS puis Angular.

Pour le back, on fait des formations internes mais il va être temps de passer la main à des gens dont c’est le métier !

Nous faisons également intervenir ponctuellement des experts, notamment sur les technos SQL, pour nous aider à améliorer les performances de nos applications ou nous aider à faire des choix architecturaux.

On participe également à des conférences : DevFest et Web2Day à Nantes, NCrafts ou APIDays à Paris. C’est l’occasion de prendre du recul sur ses pratiques, voir d’autres choses, repenser notre organisation ou notre façon de travailler. C’est toujours très instructif.

Si tu pouvais changer quelques chose sur les 14 ans qui viennent de s’écouler, ce serait quoi ?

Quand on démarre, on n’est pas dans la même logique au niveau de l’implémentation des applications. On essaye de survivre, donc on délaisse un peu la qualité du code au profit de la vitesse de mise en production.

Néanmoins avec le recul, je me rends compte qu’on perd beaucoup de temps à refaire ce qu’on a mal fait auparavant. Je me dis qu’on aurait malgré tout dû prendre un peu plus de temps pour améliorer le code au fur et à mesure et se tenir à jour sur les différentes technos pour maintenir plus facilement les applications.

Désormais à chaque fois qu’on fait une nouvelle application, quitte à retarder sa sortie, on prend le temps de bien faire les choses, de concevoir nos API selon des principes architecturaux et pas selon la façon dont elles vont être consommées.

Aujourd’hui entre 2 gros projets, on cale des périodes de réduction de dette pour éviter de se retrouver dans 2 ou 3 ans au pied d’un nouveau mur technologique.

Actuellement vous recrutez ?

Il faut savoir qu’on a jamais levé de fonds chez Lucca. Nous sommes en autofinancement grâce à notre business model et bien sûr l’appui des banques. En 2019, on va pouvoir accélérer notre développement en recrutant notamment une quinzaine de personnes en produit.

A quoi peut s’attendre un candidat qui postule chez Lucca ? En termes d’ambiance ? Ce serait quoi sa vie chez vous ?

Ça tombe bien, on revient de notre séminaire annuel, qui s’est déroulé cette année à Alicante en Espagne. C’est l’occasion d’aligner tout le monde dans une ambiance décontractée, de faire connaissance avec les nouveaux.

D’autant plus que nous sommes sur 2 sites : Paris 13ème et Nantes (sur l’île). Les équipes produits y sont réparties à parts égales.

Lucca est une grande tribu, chacun veut voir les candidats et donner son avis. Le processus de recrutement est donc un peu particulier : après les entretiens classiques devant la DRH et l’équipe produit, les tests techniques, le candidat devra passer un « grand oral » ! Il doit faire une présentation sur un sujet de son choix devant une douzaine de Luccasiens de tous corps de métier. On cherche surtout à évaluer l’alignement culturel du candidat avec le reste de l’équipe.

Et toi, tu es basé à Nantes ou à Paris ?

On a une très vieille culture «remote» chez Lucca. Les premiers collaborateurs Nantais étaient en télétravail permanent avant de s’installer à la Cantine Numérique puis de prendre leurs propres locaux.

Quant à moi, après un bref passage à Paris, je travaille à temps complet depuis chez moi depuis 2006 ! Je viens une fois par semaine au siège à Paris, et un peu moins régulièrement à Nantes.

Cela ne pose pas de problème particulier, car les équipes sont autonomes, notamment grâce aux lead devs qui assurent l’alignement des troupes. On travaille beaucoup via les outils Saas classiques, Slack, GitHub, Zendesk, Jira. Et on fait des visios très régulièrement.

Amateur du remote welcome alors ?

On n’a jamais recruté de full remote directement. Les gens y sont arrivés progressivement comme moi par la force des choses. Mais pourquoi pas en effet. Ce mode de travail n’est pas encore très développé en France, et c’est dommage, car c’est l’occasion de toucher de très bons profils.

Diplômée d'un DESS de Communication Politique, Céline a passé 8 ans en agences de relations publiques parisiennes avant de s'installer à Nantes en 2012. Depuis 3 ans, elle était Chargée de marketing et de communication pour un intégrateur ERP / SIRH.

Laisser un commentaire