L’obstacle est le chemin

Le 22 février, j’achetais  « The Obstacle is the Way » (1) de Ryan Holiday, best-seller sur l’art de transformer les obstacles en opportunités.

Le 16 mars, le confinement débutait.

L’occasion est donc toute trouvée pour partager avec vous quelques idées développées dans de ce livre.

Dans l’ouvrage qui fait l’objet de cette chronique, Holiday développe l’idée que les obstacles ne sont pas sur le chemin, ils sont le chemin. La vie serait comme une séance de Parkour, cette discipline qui n’a sens que parce qu’il y a des obstacles. 

Cette idée est assurément séduisante et mérite d’être méditée.

Si vous n’en avez pas le temps, voici le résumé en 15 mots :

  1. D’abord, percevez clairement
  2. Ensuite, agissez correctement
  3. Souffrez et acceptez le monde tel qu’il est

Le point « agissez correctement » est de l’ordre du truisme et la partie la moins intéressante de l’ouvrage. Je ne m’y attarde pas.

Le point « souffrez et acceptez le monde tel qu’il est » est celui qui correspond le plus à ce que l’on entend habituellement par stoïcisme. Certes, il faut transformer les obstacles en opportunités, mais dans certains cas, c’est impossible. Il faut donc accepter les choses telles qu’elles sont, même les pire. « C’est la vie » comme nous dit l’auteur, en français dans le texte original !

Je termine par le point « percevez clairement » parce qu’il contient un passage dont je sais qu’il aura un réel impact sur ma pratique professionnelle.

Ryan Holiday nous y décrit les premiers castings infructueux de Georges Clooney. Durant plusieurs années, ce futur grand acteur est rejeté par les producteurs. Il en est meurtri et leur reproche de ne pas arriver à percevoir son talent. 

Tout change quand Clooney adopte une nouvelle perspective. Il se rend compte qu’il n’est pas le seul à avoir un problème. Les producteurs eux aussi doivent trouver quelqu’un et espèrent que le prochain candidat sera le bon.

Clooney comprend alors que les auditions sont une opportunité pour résoudre le problème des producteurs, pas le sien. Ce n’est plus lui qui a un problème pour être sélectionné, mais les producteurs qui ont un problème pour trouver quelqu’un.

Avec ce changement de perspective, Clooney n’est plus un candidat mendiant un rôle. Il a quelque chose de spécial. Il est la réponse aux prières des producteurs et pas le contraire. Il a donc cessé de mettre simplement en avant ses talents d’acteur, mais montre aussi qu’il comprend ce que les agents et les producteurs recherchent et sa capacité à endosser les rôles qu’on veut lui faire jouer avant, pendant et après le film.

Le changement de perspective opéré par Clooney a donc été essentiel.

Mes commerciaux ont déjà commencé à m’entendre sur ce thème : « ce n’est pas toi, commercial qui a un problème pour atteindre ton objectif de ventes pour le mois, c’est ton client qui a un problème de gestion et tu dois l’aider à le résoudre. »

Et ils n’ont pas fini de m’entendre.

(1) Disponible en français sous le titre « L’obstacle est le chemin » chez Alisio.