Tout savoir sur le temps de travail en France

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Le temps de travail est un élément clé du droit du travail en France. Il définit la durée pendant laquelle un salarié est à la disposition de son employeur et doit respecter certaines règles. 

 

Entre la durée légale de travail, les pauses obligatoires, les heures supplémentaires, les différentes catégories de travailleurs et les outils de gestion du temps de travail, Lucca vous explique tout ce que vous devez savoir sur le temps de travail en France pour assurer la conformité de votre entreprise.

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Le temps de travail est un élément clé du droit du travail en France. Il définit la durée pendant laquelle un salarié est à la disposition de son employeur et doit respecter certaines règles. 

 

Entre la durée légale de travail, les pauses obligatoires, les heures supplémentaires, les différentes catégories de travailleurs et les outils de gestion du temps de travail, Lucca vous explique tout ce que vous devez savoir sur le temps de travail en France pour assurer la conformité de votre entreprise.

Sommaire

Temps de travail : qu'est-ce que c'est ?

Le temps de travail correspond aux heures durant lesquelles le salarié est à la disposition de son employeur, sans pouvoir vaquer librement à ses occupations personnelles. 

 

On distingue : 

  • le temps de travail effectif
  • les temps de pause ;
  • le temps de trajet.

Le temps de travail effectif

Le temps de travail effectif est la période pendant laquelle un salarié accomplit une tâche pour son employeur, sous son autorité et sans interruption.

Exemples de ce qui est considéré comme du temps de travail effectif :

  • les heures passées à exécuter des missions professionnelles ;
  • les réunions, formations obligatoires et astreintes actives (où une intervention immédiate est requise) ; 
  • le temps de déplacement professionnel, lorsqu’il est directement lié à une mission ; 
  • le temps de travail de nuit, dans les entreprises appliquant ce régime.

Exemples de ce qui n'est pas considéré comme du temps de travail effectif :

  • les pauses et temps de restauration, sauf exception ; 
  • le temps de trajet domicile-travail ; 
  • les périodes d’astreinte passive (où le salarié doit être joignable, mais sans obligation d’intervention immédiate).

Bon à savoir : Le temps de travail effectif sert de base de calcul pour déterminer la durée légale du travail, les heures supplémentaires et les droits sociaux.

Temps de pause et de restauration : est-ce du temps de travail ?

En principe, le temps de pause et le temps de restauration ne sont pas considérés comme du temps de travail effectif.

Les règles générales pour les temps de pause :

  • tout salarié a droit à 20 minutes de pause dès qu’il atteint 6 heures de travail consécutives ;
  • il n’existe pas de durée minimale légale pour la pause repas, sauf si une convention collective l’impose ; 
  • l’employeur peut organiser les pauses selon les accords collectifs en vigueur.

Il existe tout de même des situations pour lesquelles le temps de pause est considéré comme du travail effectif :

  • si le salarié ne peut pas quitter son poste de travail (ex : vigile, standardiste) ; 
  • lorsque la pause est imposée, mais que le salarié doit rester à la disposition de l’employeur.

Temps de trajet : est-ce du temps de travail ?

Le temps de trajet domicile-travail n’est pas considéré comme du temps de travail effectif, sauf dans les cas suivants

  • le salarié effectue un déplacement entre plusieurs sites d’une même entreprise ; 
  • un déplacement exceptionnel est exigé par l’employeur pour une mission spécifique ;
  • pour les professions itinérantes (commerciaux, chauffeurs, techniciens), où le déplacement fait partie intégrante de l’activité professionnelle.

Bon à savoir : L’entreprise peut prévoir une compensation financière pour les temps de trajet réguliers et contraints, sous forme d’indemnité ou de majoration des horaires de travail.

Quelle durée de travail appliquer dans son entreprise ?

La durée de travail applicable dépend du type de contrat du salarié et de son régime horaire. Il varie pour : 

  • les salariés à temps plein
  • les salariés à temps partiel ;
  • les travailleurs mineurs.

Pour les salariés à temps plein

En France, la durée légale du travail est fixée à 35 heures par semaine pour les salariés à temps plein. Sauf exception, leur durée de travail mensuelle est de 151,67 heures. 

Néanmoins, des aménagements sont possibles

  • dans certaines entreprises, une durée hebdomadaire de 39 heures peut être compensée par l’attribution de jours de RTT (réduction du temps de travail) ; 
  • certains cadres bénéficient d’un forfait jours : ils ne sont pas soumis aux 35 heures, mais à une durée annuelle maximale de 218 jours.

Pour les salariés à temps partiel

Un salarié est considéré comme travaillant à temps partiel lorsqu’il travaille moins de 35 heures par semaine. Dans ce cas, le volume d’heures travaillées est stipulé dans son contrat de travail. 

Sans indication, le temps de travail pour un salarié à temps partiel est de 24 heures par semaine ou 104 heures par mois. 

 

Bon à savoir : L’employeur doit préciser la répartition des horaires dans le contrat de travail.

Pour les travailleurs mineurs

Les salariés de moins de 18 ans ne peuvent pas travailler plus de 35 heures par semaine s’ils bénéficient d’un contrat à temps plein. 

 

De plus, les travailleurs mineurs ont droit à des temps de repos plus longs que les salariés majeurs. Ainsi, ils peuvent prendre au moins 30 minutes de pause consécutives toutes les 4h30 de travail.

Quelle est la durée maximale du temps de travail ?

Le Code du travail encadre strictement la durée maximale du temps de travail pour protéger la santé des salariés et garantir un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. 

Ces limites s’appliquent de manière : 

  • quotidienne
  • hebdomadaire ;
  • mensuelle.

La durée quotidienne maximale du temps de travail

Un salarié ne peut pas travailler plus de 10 heures par jour, sauf exception :

  • un accord collectif ou une convention collective peut porter cette durée à 12 heures ; 
  • en cas d’urgence liée à un pic d’activité temporaire, l’employeur peut demander une dérogation à l’Inspection du travail.

La durée hebdomadaire maximale du temps de travail

Le temps de travail hebdomadaire est également encadré : 

  • un salarié ne peut pas travailler plus de 48 heures sur une même semaine ; 
  • la durée moyenne de travail ne doit pas dépasser 44 heures par semaine sur une période de 12 semaines consécutives. 

En cas de circonstances particulières (un surcroît d’activité par exemple), l’employeur peut demander une autorisation de dépassement de la durée maximale à l’Inspection du travail, pour aller jusqu’à 60 heures par semaine. Dans ce cas, il est tenu de compenser ces heures par du repos ou une majoration salariale.

La durée mensuelle maximale du temps de travail

Il n’existe pas de plafond légal strict pour la durée de travail mensuelle. Elle est calculée en fonction du temps de travail hebdomadaire appliqué dans l’entreprise. 

 

Par exemple : 

  • pour 35 heures/semaine, le temps de travail mensuel est de 151,67 heures/mois ; 
  • pour 39 heures/semaine, il est de 169 heures/mois.

Quels sont les temps de pause obligatoires ?

Les temps de pause sont indispensables pour garantir la sécurité et le bien-être des salariés. Ils permettent de réduire la fatigue, d’améliorer la concentration et d’assurer un temps de repos suffisant entre les périodes de travail effectif. Le Code du travail impose d’ailleurs des temps de pause obligatoires.

Combien de temps de pause après 6 heures de travail ?

Un salarié a droit à 20 minutes de pause dès qu’il atteint 6 heures de travail consécutives.

Ainsi, un employé qui travaille de 9h à 15h sans interruption doit bénéficier d’au moins 20 minutes de pause avant 15h.

Quelle doit être la durée d’une pause déjeuner ?

Le Code du travail ne fixe pas de durée minimale pour la pause repas. En principe, elle est comprise dans les 20 minutes de pause obligatoire que doit prendre le salarié. 

Toutefois, la plupart des conventions collectives prévoient 45 minutes à 1 heure de pause déjeuner.

Comment calculer le temps de travail légal ?

Le calcul du temps de travail légal permet de déterminer la durée hebdomadaire, d’évaluer les heures supplémentaires et d’assurer le respect des réglementations.

Qu’est-ce qui est inclus dans le calcul du temps de travail ?

Le calcul du temps de travail légal comprend : 

  • toutes les heures effectuées en travail effectif ; 
  • les heures supplémentaires ;
  • les formations obligatoires demandées par l’employeur ; 
  • les astreintes actives. 

Il ne comprend ni les temps de pause (sauf exceptions), ni les temps de trajet entre le domicile et le travail, ni les astreintes passives.

Exemple de calcul du temps de travail légal

Prenons l’exemple d’un salarié qui effectue les horaires suivants sur une semaine :

  • Lundi : 9h-12h / 13h-19h → 9 heures ; 
  • Mardi : 9h-12h / 13h-18h → 8 heures ; 
  • Mercredi : 9h-12h / 13h-18h → 8 heures ; 
  • Jeudi : 9h-12h / 13h-19h → 9 heures ; 
  • Vendredi : 9h-12h / 13h-17h → 7 heures.

Ce salarié a travaillé 41 heures dans la semaine. Il a réalisé 6 heures supplémentaires (41h – 35h légales). 

 

Bon à savoir : Le salarié percevra une rémunération majorée payée en fonction de la convention collective ou de l’accord d’entreprise pour ce temps de travail supplémentaire.

Quelles sanctions en cas de non-respect du temps de travail ?

Le non-respect des règles du temps de travail expose les entreprises à des sanctions. L’objectif de ces mesures est d’assurer la protection des salariés et de prévenir les abus liés aux dépassements horaires.

Les sanctions administratives

L’Inspection du travail veille au respect des durées maximales de travail et des temps de repos obligatoires. 

 

En cas d’infraction, elle peut appliquer une amende de 750 € par salarié concerné en cas de dépassement des durées maximales de travail quotidiennes ou hebdomadaires.

La saisie du Conseil de Prud’hommes

Un salarié qui estime que ses heures supplémentaires n’ont pas été rémunérées ou que ses temps de repos n’ont pas été respectés peut saisir le Conseil de Prud’hommes.

Un salarié peut réclamer : 

  • le paiement des heures supplémentaires non déclarées ; 
  • une indemnisation pour non-respect des temps de repos ; 
  • des dommages et intérêts. 

Ces sanctions peuvent avoir des conséquences financières et juridiques importantes pour l’entreprise.

Quels sont les outils pour suivre le temps de travail ?

Le suivi du temps de travail est indispensable pour respecter la réglementation. Plusieurs solutions permettent aux entreprises d’assurer une gestion rigoureuse des heures effectuées, comme : 

  • les logiciels de gestion des temps ;
  • les pointeuses électroniques
  • les feuilles de temps

Les logiciels de gestion des temps

Les logiciels de gestion du temps sont des solutions digitales qui permettent de centraliser toutes les informations liées au temps de travail. Ils automatisent le suivi des horaires, le calcul des heures supplémentaires, la gestion des absences et la planification des plannings.

Leurs avantages sont nombreux :

  • pointage en ligne des heures travaillées ; 
  • automatisation du calcul des heures supplémentaires et des temps de repos ; 
  • génération de rapports pour l’Inspection du travail en cas de contrôle ; 
  • intégration avec la gestion de la paie pour éviter les erreurs.

Les pointeuses électroniques

Les pointeuses électroniques offrent une solution physique pour enregistrer les heures de travail en toute transparence. Ces outils permettent aux salariés de badger à l’entrée et à la sortie de l’entreprise, garantissant une traçabilité fiable des horaires effectués.

Voici les principaux avantages des pointeuses

  • enregistrement automatisé des horaires (chaque pointage est horodaté avec précision) ; 
  • réduction des erreurs humaines dans la déclaration des heures ; 
  • contrôle en temps réel de la présence des équipes sur site ;  
  • archivage des données, utile en cas de litige sur les horaires de travail ou lors d’un contrôle de l’Inspection du travail.

Les feuilles de temps

Les feuilles de temps permettent aux salariés de déclarer manuellement leurs heures travaillées. Ce système est particulièrement adapté aux professions autonomes ou aux salariés en forfait jours, qui ne sont pas soumis à un pointage horaire strict.

 

Le fonctionnement de cet outil est simple : 

  • le salarié remplit ses heures travaillées chaque jour ; 
  • l’employeur vérifie et valide les données transmises.

Ce système présente toutefois deux limites

  • la fiabilité dépend de la bonne foi du salarié qui risque de surévaluer ou sous-déclarer ses heures ; 
  • des erreurs peuvent survenir si aucun contrôle régulier n’est mis en place.

Vous l’avez compris, le temps de travail n’est pas qu’une question de calcul d’heures. C’est un véritable levier pour favoriser le bien-être des salariés et optimiser la performance de l’entreprise. En respectant les réglementations et en utilisant des outils de suivi fiables, vous créez un environnement de travail à la fois productif et serein. En effet, en 2025, maîtriser le temps de travail : c’est garantir la durabilité et la croissance de votre activité !

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