Tout savoir sur les temps de pause au travail 

Suivi temps

Les pauses au travail sont essentielles pour garantir la productivité et le bien-être des salariés. Elles permettent de limiter la fatigue, d’améliorer la concentration et de garantir un bon équilibre entre temps de travail et repos. 

Quelles sont les obligations légales en la matière ? Quelle est la durée minimale d’une pause selon le Code du travail ? Comment ces pauses doivent-elles être organisées et rémunérées par l’employeur ? Et enfin, comment les entreprises peuvent-elles mieux suivre ces temps de pause ? Lucca vous répond.

temps de pause au travail
Temps de lecture : 11 minutes

Les pauses au travail sont essentielles pour garantir la productivité et le bien-être des salariés. Elles permettent de limiter la fatigue, d’améliorer la concentration et de garantir un bon équilibre entre temps de travail et repos. 

Quelles sont les obligations légales en la matière ? Quelle est la durée minimale d’une pause selon le Code du travail ? Comment ces pauses doivent-elles être organisées et rémunérées par l’employeur ? Et enfin, comment les entreprises peuvent-elles mieux suivre ces temps de pause ? Lucca vous répond.

Sommaire

Que dit la loi sur les temps de pause au travail ?

Temps de pause : définition

Un temps de pause est une période durant laquelle un salarié cesse toute activité professionnelle pendant une courte durée. 

 

Il est encadré par l’article L3121-16 du Code du travail, qui précise : “dès que le temps de travail quotidien atteint six heures, le salarié bénéficie d’un temps de pause d’une durée minimale de vingt minutes consécutives. »

 

Comme le temps de repos entre 2 jours de travail, le temps de pause est une obligation légale que l’employeur doit respecter. Il est destiné à garantir un repos suffisant au salarié au cours de sa journée de travail. 

 

Ainsi, les objectifs principaux de ces pauses sont : 

  • permettre aux salariés de récupérer et éviter une fatigue excessive ; 
  • améliorer la concentration et la productivité ; 
  • réduire les risques liés à la surcharge de travail.

La pause repas est-elle un temps de pause au travail ?

La pause repas permet au salarié de manger sur le temps du déjeuner. Elle n’est pas prévue par le Code du travail : aucune loi n’impose une durée spécifique pour permettre aux salariés de se restaurer. 

 

La seule obligation de l’employeur est d’accorder au moins 20 minutes de pause quotidienne. Légalement, il peut donc obliger ses salariés à utiliser cette pause pour déjeuner.



Néanmoins, les entreprises prévoient généralement une pause repas allant de 30 minutes à 1h30 en moyenne, que les salariés peuvent parfois prendre dans des locaux prévus à cet effet.

Que dit la loi pour les salariés à temps partiel ?

Les salariés à temps partiel bénéficient également de temps de pause, mais ceux-ci sont proportionnels à leur durée de travail

Par exemple :

  • un salarié qui travaille 4 heures par jour ne bénéficie pas des 20 minutes de pause obligatoire ; 
  • un salarié qui travaille 6 heures par jour bénéficie des mêmes droits que les salariés à temps plein.

Quelle est la durée minimum légale d’une pause au travail ?

Le cas général : 20 minutes après 6 heures de travail

En l’absence de dispositions conventionnelles plus favorables, c’est la règle du Code du travail qui s’applique. Un salarié a droit à au moins 20 minutes de pause après 6 heures de travail consécutives.

 

Ainsi, un employé qui travaille de 9h à 18h a droit à 20 minutes de pause avant la fin de son service. Il peut : 

  • prendre sa pause en une seule fois, par exemple vers 13h, pour profiter d’un vrai moment de repos ;
  • fractionner sa pause en plusieurs pauses plus courtes, par exemple 10 minutes le matin et 10 minutes l’après-midi, pour mieux gérer sa fatigue tout au long de la journée. 

Bon à savoir : L’employeur ne peut pas obliger ses salariés à fractionner le temps de pause au travail. 

Quelle est la règle pour les pauses cigarettes et les pauses-café ?

Les pauses-café et cigarettes ne sont pas prévues par la loi. Elles relèvent du règlement intérieur de chaque entreprise et peuvent faire l’objet d’une tolérance de la part de l’employeur. 

 

Si ces pauses ne sont pas explicitement autorisées, les salariés doivent les prendre durant leur pause légale ou hors de leur temps de travail.

Les travailleurs de nuit ont-ils droit à plus de pauses ?

Comme les salariés qui travaillent en journée, les travailleurs de nuit ont droit à un minimum de 20 minutes de pause après 6 heures de travail effectif. 

Ce temps de pause peut toutefois être augmenté par la convention collective de l’entreprise.

Quelle est la durée de la pause pour les travailleurs mineurs ?

Les salariés mineurs ont droit à une pause plus longue que les travailleurs majeurs. Ainsi, ils peuvent prendre une pause de 30 minutes au moins après une période de travail de 4h30. 

 

Ce temps de pause peut être pris à l’issue de la période de travail ou avant qu’elle soit entièrement réalisée.

Est-on rémunéré pendant les temps de pause au travail ?

La règle générale : les pauses ne sont pas rémunérées

Sauf exception, le temps de pause minimum de 20 minutes n’est pas considéré comme du temps de travail effectif.

Il n’est donc pas rémunéré, sauf s’il entre dans le calcul du temps de travail effectif.

Quand une pause est-elle rémunérée ?

Il existe deux cas dans lesquels une pause doit être rémunérée :

1. Lorsque le salarié reste à la disposition de l’employeur

Si l’employeur impose une astreinte ou demande au salarié de rester disponible pendant sa pause, celle-ci devient du temps de travail effectif.

Par exemple : 

  • un agent de sécurité qui doit surveiller une zone alors qu’il est en pause ; 
  • un salarié qui est en déplacement professionnel ou en formation sur demande de son employeur ; 
  • un infirmier qui doit rester joignable pendant sa pause repas. 

2. Lorsqu’un accord collectif prévoit la rémunération des pauses

Certaines conventions collectives, accords collectifs ou accords de branche prévoient des pauses rémunérées.

Par exemple, dans le secteur du transport routier, les pauses sont généralement incluses dans le temps de travail effectif. Elles doivent donc être payées.

Quelles sont les sanctions en cas de non-respect des temps de pause au travail ?

Le non-respect des pauses légales peut entraîner des sanctions pour le salarié comme pour l’employeur.

Les sanctions applicables au salarié

Un salarié qui ne respecte pas les règles et qui abuse des pauses peut être sanctionné par : 

  • un blâme ; 
  • une mise à pied disciplinaire ; 
  • voire un licenciement pour faute. 

C’est à l’employeur de prouver que les temps de pause pris par le salarié sont abusifs. 

Bon à savoir : En pratique, les employeurs sont tolérants dans la mesure où les pauses sont prises de manière raisonnable.

Les sanctions applicables à l’employeur

L’employeur a l’obligation légale de respecter et de faire respecter les temps de pause de ses salariés. 

 

En cas d’abus, le salarié peut d’abord signaler la situation à son employeur par courrier recommandé avec accusé de réception. Si les temps de pause ne sont pas respectés malgré cette alerte, le salarié peut : 

  • avertir l’inspection du travail ; 
  • saisir le conseil de Prud’hommes.

Bon à savoir : L’entreprise peut être condamnée à verser des dommages et intérêts aux salariés qui n’ont pas eu droit à leur temps de pause au travail.

Comment suivre les temps de pause au travail des salariés ?

Le suivi des temps de pause est essentiel pour assurer le respect des obligations légales, éviter les abus et optimiser la gestion du temps de travail. 

 

Plusieurs solutions peuvent être mises en place, comme : 

  • la saisie manuelle sur papier
  • les tableurs Excel
  • les systèmes de pointage
  • les dispositifs biométriques ;
  • les logiciels de gestion des temps.

La saisie manuelle sur papier

La saisie à la main consiste à enregistrer les heures de début et de fin des temps de pause au travail sur un registre papier mis à disposition des salariés.

 

Avantages :

  • solution simple et peu coûteuse ; 
  • facile à mettre en place dans les petites structures ; 
  • permet un suivi basique des pauses.

 

Inconvénients :

  • risque d’erreurs ou d’oublis dans la déclaration ; 
  • facilement falsifiable ; 
  • chronophage, car nécessite une vérification manuelle des informations ; 
  • pas d’automatisation, ce qui entraîne des difficultés pour exploiter les données.

Cette solution peut être adaptée aux très petites entreprises (< 10 salariés) et aux métiers où le suivi du temps n’est pas un enjeu critique. Elle peut aussi faire l’objet d’une utilisation temporaire en l’absence d’un système automatisé.

Le tableur Excel

Le suivi des pauses via un tableur Excel ou un Google Sheets permet d’entrer manuellement les horaires des temps de pause et de les centraliser dans un fichier numérique.

 

Avantages :

  • facile à personnaliser selon les besoins de l’entreprise ; 
  • données enregistrées de manière numérique (moins de risque de perte) ; 
  • possibilité d’utiliser des formules pour calculer automatiquement le temps total de pause ; 
  • solution économique.

 

Inconvénients :

  • nécessite une saisie manuelle des horaires (source d’erreurs) ; 
  • difficilement exploitable pour les grandes entreprises où le volume de données est élevé ; 
  • risque de modifications frauduleuses ou de mauvaise mise à jour des fichiers.

Cette solution est adaptée aux PME qui souhaitent un suivi basique et digitalisé, ou aux entreprises en transition vers une solution plus automatisée.

Les systèmes de pointage

Ces systèmes permettent aux salariés de badger à l’entrée et à la sortie de leur pause via une pointeuse physique (carte magnétique, badge RFID, code personnel). Les données sont automatiquement enregistrées et centralisées pour un suivi plus précis.

 

Avantages :

  • les horaires sont enregistrés en temps réel ; 
  • l’automatisation du suivi limite les erreurs humaines ; 
  • permet d’avoir des statistiques précises sur les temps de pause et d’identifier d’éventuels abus.

 

Inconvénients :

  • coût d’installation élevé (achat de la badgeuse + maintenance) ; 
  • peut être contraignant pour les employés (obligation de badger plusieurs fois par jour) ; 
  • risque de files d’attente aux pointeuses dans les grandes structures ; 
  • peut être contourné par le prêt de badge entre salariés.

Cette solution est adaptée aux moyennes et grandes entreprises, et aux environnements où le suivi des horaires est crucial (sécurité, transports).

Les dispositifs biométriques

Ces systèmes reposent sur des technologies biométriques (empreinte digitale, reconnaissance faciale ou rétinienne) qui permettent d’authentifier les salariés lors de la prise de pause et à leur retour.

 

Avantages :

  • empêche toute fraude (pas de possibilité de prêter un badge) ; 
  • automatisation complète : les temps de pause sont suivis sans intervention humaine ; 
  • le salarié ne perd pas de temps à badger ou signer un registre.

 

Inconvénients :

  • nécessite un investissement élevé en matériel et logiciels de reconnaissance biométrique ; 
  • risque de problème technique (non-reconnaissance d’une empreinte, problème logiciel) ; 
  • enjeux de protection des données personnelles : la CNIL encadre strictement l’usage des données biométriques en entreprise.

Cette solution est idéale pour les secteurs sensibles (aéronautique, défense, industrie pharmaceutique) où la sécurité et l’authentification sont primordiales. Elle est aussi adaptée aux grandes entreprises et industries qui nécessitent un suivi précis des horaires et aux milieux avec une forte circulation du personnel (hôpitaux par exemple).

Les logiciels de gestion des temps

Accessibles via une application mobile ou un portail web, les logiciels de gestion des temps permettent un suivi automatisé des temps de pause et des horaires de travail. Ils s’intègrent souvent avec les systèmes de paie et facilitent notamment le calcul des heures supplémentaires.

Avantages :

  • chaque pause est enregistrée automatiquement pour un suivi en temps réel ; 
  • compatibilité avec les badgeuses et les pointeuses ; 
  • détection automatique des anomalies (pauses trop longues ou non prises par exemple) ; 
  • exportation facile des données pour le service RH ; 
  • compatible avec le télétravail : suivi des pauses même à distance via une application mobile.

Inconvénients :

  • coût d’abonnement ou d’installation selon le fournisseur ; 
  • peut nécessiter une formation des salariés et des managers pour une bonne utilisation. 

Cette solution est adaptée aux entreprises de toutes tailles, souhaitant un suivi des temps de pause au travail précis et automatisé. 

Les temps de pause au travail sont un droit fondamental pour tous les salariés. En mettant en place des outils de suivi et des pratiques adaptées, les entreprises peuvent garantir un environnement de travail sain et productif pour tous. 

Pensez également à clarifier les règles de pause au travail dans votre règlement intérieur, à communiquer avec vos équipes sur les obligations légales et à prévoir des pauses supplémentaires pour prendre en compte le bien-être de vos salariés. 

Vous pourrez ainsi garantir un cadre de travail respectueux et améliorer la qualité de vie des salariés tout en restant conformes aux obligations légales.

Suivi du temps de travail

l’essentiel à savoir en 9 fiches pratiques

Related posts

Pointeuse du temps de travail : quelle est la réglementation en France ? 

Suivi temps

8 logiciels de pointage des heures de travail à tester

Suivi temps

Comment mettre en place un système de pointage du temps de travail ? 

Suivi temps

Pourquoi installer une pointeuse du temps de travail et quel modèle choisir pour son entreprise ? 

Suivi temps