Les 3 nouveaux modes de travail auxquels les entreprises doivent s’adapter

Fin d’année 2019, début 2020… Grèves puis Covid-19 obligent, la majorité des collaborateurs sont contraints de faire du télétravail. Certains détestent l’expérience (quel soulagement de retrouver ses collègues après plusieurs jours d’isolement). D’autres se découvrent de nouvelles ressources, notamment une productivité décuplée dans un espace de travail silencieux et des horaires respectant leur rythme biologique. À tel point qu’ils souhaitent reconduire l’expérience plus souvent… 

Toutes les entreprises devront-elles, un jour ou l’autre, s’adapter aux nouveaux modes de travail ?
Difficile de rester insensible à leurs promesses : 

  • Passer du paradigme « rester au bureau plus longtemps pour accomplir davantage » à « travailler plus efficacement pour accomplir davantage… et finir sa journée plus tôt »
  • Bénéficier d’une forme de liberté et d’autonomie, tant sur le plan spatial que temporel
  • Des employeurs qui accordent confiance et responsabilités aux salariés

Voici les trois modes de travail qui vont bousculer vos habitudes, ainsi que leurs conséquences pour l’entreprise.

Temps de lecture : 10 minuntes

Sommaire de l'article

1. Le télétravail

Probablement l’innovation organisationnelle la moins novatrice. Le télétravail est déjà bien établi, même si sa pratique reste occasionnelle et circonstancielle. Il existe trois types de télétravail :

  1. Le télétravail ponctuel. Celui que l’on tolère dans des circonstances exceptionnelles (grèves, routes enneigées…). Un salarié sur deux a déjà bénéficié de cette forme de télétravail.
  2. Le télétravail fréquent. Pratiqué par 3 employés sur 10, il consiste en une ou plusieurs journées dédiées au télétravail.  De plus en plus de salariés le réclament : près de 9 personnes sur 10 désirent en bénéficier une journée et demie par semaine.
  3. Le remote et le nomadisme. Pour les extrémistes du télétravail, ceux qui ne se satisfont pas d’une journée en home-office et désirent travailler en mobilité.

Les salariés ressentent un besoin croissant de travailler de chez eux car cette pratique renforce le bien-être au travail sur plusieurs aspects :

  • Un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle : moins de temps perdu dans les transports, davantage de flexibilité pour aller récupérer les enfants à l’école ou pour effectuer un déplacement (aussi bien personnel que professionnel)
  • Un environnement de travail propice à l’efficacité. Il est parfois salvateur de s’isoler de l’open-space pour terminer un dossier urgent. 
  • Le respect de valeurs, notamment le désir d‘un quotidien plus écologique. Les économies en CO2 d’un télétravailleur moyen reviennent à planter 144 arbres par an.

2. Le freelancing

Le statut d’indépendant est un mode de travail qui s’affirme en parallèle du salariat. De plus en plus de talents s’affranchissent des contrats de travail classiques pour se positionner comme des prestataires externes. Côté entreprise, il s’agit d’une tendance à prendre très au sérieux le nombre d’indépendants croît d’année en annéeLe CDI et la sécurité de l’emploi ne suffisent plus à dénicher, attirer et fidéliser les talents. 

L’attrait du freelancing est tel que, si les entreprises ne parviennent pas à satisfaire les nouvelles attentes de leurs collaborateurs, elles risquent d’assister à l’exode de leurs talents. Ils sont de plus en plus nombreux à renoncer au salariat pour les promesses de liberté du mode de vie freelance. Les jeunes talents ne sont pas en reste, certains ne passant jamais par la case CDI.

Cependant, le freelancing présente également des aspects positifs. Ainsi, votre entreprise bénéficie de ressources humaines supplémentaires et d’une flexibilité accrue. Vous avez besoin de renforcer une équipe en cette période de rush ? Vous voulez externaliser une tâche chronophage au lieu de mobiliser un employé une semaine entière ? Les freelances sont là pour vous.

Pour tirer pleinement profit du freelancing, n’oubliez pas d’adapter vos efforts de recrutement. Nouer des relations sur le long terme avec vos meilleurs freelances nécessite un minimum d’organisation – de la même façon que vos commerciaux entretiennent la flamme avec vos partenaires. D’où la naissance d’une nouvelle fonction : le « Chief Freelance Officer », chargé d’identifier les talents indépendants, de piloter leurs missions et de les « fidéliser » en dehors des contrats de travail de type CDD ou CDI. 

3. Le flexi-travail

À l’origine, le flex-office consiste à supprimer la notion de poste de travail dédié. Le salarié pose son ordinateur où bon lui semble. L’objectif ? Aplanir la hiérarchie en supprimant les signes ostentatoires de rang, comme la taille des bureaux. Peut-être aussi que les managers en avaient assez d’être enfermés seuls dans leur coin. Le mode d’organisation flexi-travail consiste donc à aménager les conditions de travail afin de favoriser la flexibilité.

Aujourd’hui, 80% des salariés sont satisfaits de la libre gestion des horaires de travail car elle améliore l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Cependant, seuls 40% sont satisfaits de la libre gestion des espaces de travail. Notamment car en réalité peu ont la liberté de choisir leur bureau (et encore moins d’en changer). La pratique du télétravail également est la plupart du temps restreinte au home-office et dans les locaux de l’entreprise le choix reste limité.

Le conseil Lucca : Open space ou bureau individuel, on demande rarement l’avis des équipes… et on n’adapte jamais l’espace de travail à la tâche à réaliser. Ajoutez donc une bonne dose de flexibilité pour réussir votre recette bien-être et performance.

Les clés pour réussir la mise en place d'un nouveau mode de travail

S’il y a une leçon à retenir de l’émergence des nouveaux modes de travail, c’est bien celle-ci : le bien-être n’a jamais été aussi important. L’entreprise a toutes les clés en main pour répondre au désir de flexibilité et retenir les talents – outre la mise en place du flexi-travail.

Clé 1 : Anticiper les problèmes inhérents aux nouveaux modes de travail

Au cours de sa carrière, un entrepreneur sur deux développera un trouble psychique comme le burn-out ou la dépression.  Manque de reconnaissance, de sens ou d’interactions sociales, des risques psychosociaux émergent avec l’avènement du freelancing et du travail en remote… Mal-être auquel le salariat classique sait faire face.

Engagez dès à présent la conversation avec vos collaborateurs : quelles sont leurs attentes vis-à-vis des nouveaux modes de travail ? Misez également sur vos managers. Ils sont les acteurs clés de la transition vers de nouveaux modes de travail.

Clé 2 : Capitaliser sur ce qui fait la force du salariat

Contribuer à un projet plus grand que soi, faire partie d’une équipe, partager une vision commune, bénéficier des feedbacks et du mentoring de ses managers… Autant d’interactions nécessaires à l’épanouissement professionnel et difficiles d’accès avec le télétravail, le nomadisme ou le freelancing. Afin de favoriser la transparence et la communication interne dans l’entreprise, il est d’ailleurs conseillé de mettre en place une charte qui fixera le cadre collectif. 

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