
Accueil » Administration » Congés et absences » Gestion des absences en entreprise : tout savoir et bien s’organiser
Les absences en entreprise font partie du quotidien. Congés payés, arrêts maladie, absences imprévues… Leur gestion peut vite devenir un casse-tête si l’on n’est pas bien organisé. Pourtant, un suivi précis des absences est essentiel pour garantir la continuité de l’activité et préserver l’équilibre des équipes. Dans cet article, découvrez les enjeux, méthodes et les outils pour bien gérer les absences en entreprise.
Qu’est-ce que la gestion des absences ?
La gestion des absences en entreprise désigne l’ensemble des processus permettant de suivre, encadrer et anticiper les absences des collaborateurs. Ces absences peuvent être prévues (congés payés, RTT, congé maternité) ou imprévues (arrêts maladie, absences exceptionnelles, absences non justifiées).
En 2024, le taux d’absentéisme moyen atteignait 5,9 % au premier semestre, selon Le Figaro. Ce chiffre montre à quel point la gestion des absences est devenue un enjeu RH majeur. L’objectif : assurer la continuité de l’activité, limiter l’impact sur l’organisation et garantir un suivi conforme aux obligations légales.
De nombreuses entreprises optent aujourd’hui pour des outils digitaux afin de fluidifier ce processus et de mieux anticiper les absences.
L’importance de la gestion des absences
La gestion des absences est un enjeu clé pour préserver la continuité de l’activité et limiter l’impact sur l’organisation. Sans anticipation ni suivi précis, l’absence d’un salarié peut déséquilibrer toute une équipe.
Des chiffres qui montrent l’urgence d’agir
En France, le taux d’absentéisme a atteint 5,17 %* en 2023, après un pic à 5,76 %* en 2022, selon l’Observatoire des arrêts de travail. Si la tendance est à la baisse, ces chiffres restent supérieurs à ceux de 2021. Plus de 27 %* des salariés ont eu au moins un arrêt de travail en 2023, avec une durée moyenne de 23,7* jours.
Les absences de longue durée sont souvent liées à des pathologies psychologiques ou des troubles musculo-squelettiques, fréquents dans les secteurs où la pénibilité est forte ou en télétravail prolongé.
Assurer la continuité de l’activité
Chaque absence perturbe l’organisation interne de l’entreprise.
Sans un suivi rigoureux des absences, la gestion des remplacements devient urgente et coûteuse, en termes de temps et de ressources.
Cela peut affecter la continuité de l’activité et compromettre l’efficacité de l’équipe.
Protéger la santé des équipes présentes
Une absence mal gérée augmente la charge de travail des collaborateurs restants, qui doivent rapidement compenser.
Cette surcharge peut entraîner du stress, de la fatigue et augmenter le risque de burn-out, ce qui pourrait générer de nouvelles absences.
En structurant mieux la gestion des absences (remplacements anticipés, règles claires, répartition équilibrée des tâches), l’entreprise limite ces effets négatifs et préserve la santé de ses équipes.
Limiter l’impact financier
L’absentéisme a un coût direct et indirect :
- remplacement (coût direct) : faire appel à un intérimaire ou un prestataire externe représente une dépense immédiate pour maintenir l’activité ;
- formation de remplaçants (coût direct) : former un collaborateur temporaire ou réaffecter un salarié en interne nécessite du temps et mobilise des ressources ;
- réorganisation des équipes (coût indirect) : redistribuer les tâches en interne peut désorganiser l’équipe, créer des tensions et réduire l’efficacité collective ;
- perte de productivité (coût indirect) : l’absence d’un salarié expérimenté ralentit les projets, augmente les délais et peut impacter la satisfaction client.
Selon le Groupe APICIL*, la hausse des arrêts entraîne également une révision à la hausse des contrats de prévoyance pour l’entreprise. Sans une politique d’absences bien gérée, ces charges pèsent sur la trésorerie.
Respecter les obligations légales
La gestion des différents types de congés et absences doit respecter le Code du travail et les conventions collectives. Plusieurs éléments doivent être rigoureusement suivis.
- Les délais de prévenance : le salarié doit informer son employeur dans un délai raisonnable avant son absence, selon les règles fixées par l’entreprise ou la convention collective.
- Le suivi des droits : l’employeur doit s’assurer que chaque collaborateur dispose des congés auxquels il a droit, en fonction de son contrat et de son ancienneté.
- L’égalité de traitement : les règles d’attribution et de validation des absences doivent s’appliquer de manière équitable à tous les salariés, pour éviter toute forme de discrimination.
Une erreur d’organisation ou un manquement (congés non accordés, absence de suivi, inégalité de traitement…) peut entraîner des sanctions en cas de contrôle de l’inspection du travail, comme un rappel à la loi, une mise en demeure ou, dans les cas les plus graves, des sanctions financières.
Suivre des indicateurs pour mieux prévenir
Un suivi rigoureux permet d’identifier les équipes, métiers ou tranches d’âge les plus touchés par l’absentéisme. En 2023, les 30–39 ans représentaient à eux seuls 30,46 % des absences enregistrées*.
Ces données sont essentielles pour orienter les actions RH : améliorer les conditions de travail, renforcer la prévention santé ou favoriser un meilleur équilibre vie pro/vie perso.
Comment créer une politique de gestion des absences efficace ?
Une politique de gestion des absences précise facilite l’organisation du travail et garantit une équité de traitement entre les salariés.Elle doit être simple à appliquer pour les managers et compréhensible pour les équipes.
1. Définir les règles d’absence
Commencez par préciser les règles applicables :
- les différents types d’absences (congés payés, RTT, absences maladie, absences exceptionnelles, etc.) ;
- les délais de prévenance attendus selon le type d’absence ;
- les procédures de validation par les managers ou les RH ;
- les documents justificatifs requis pour certaines absences (arrêt maladie, congés exceptionnels, etc.).
2. Clarifier les responsabilités
Indiquez clairement qui fait quoi. Par exemple :
- le salarié informe son manager et/ou les RH de son absence ;
- le manager (ou les RH, selon l’organisation) valide ou refuse la demande d’absence en fonction des contraintes d’équipe ;
le service RH centralise les informations et s’assure du respect de la législation.
3. Mettre en place un processus de demande simple
Une procédure simple réduit les erreurs et les oublis. Voici quelques bonnes pratiques à adopter :
- utiliser un formulaire en ligne ou un logiciel de gestion des congés ;
- centraliser les demandes et les valider via un workflow automatique ;
- prévoir une notification systématique pour le salarié et le manager.
4. Assurer la transparence sur les droits à congés
Un planning de congé partagé permet à chacun d’anticiper et d’organiser ses demandes sans perturber l’activité. Les éléments clés à rendre accessibles :
- le solde de congés payés ;
- les jours de RTT restants ;
- les absences déjà posées et validées.
5. Prévoir un suivi et des indicateurs
Une bonne politique d’absence doit aussi intégrer un suivi dans la durée, à la fois individuel et collectif. Deux éléments clés à suivre :
- les absences injustifiées ou répétées, pour détecter d’éventuels signaux faibles et engager un dialogue adapté ;
- le taux d’absentéisme par service ou population, pour repérer les écarts, prévenir les déséquilibres et ajuster si besoin les conditions de travail.
Les KPI à surveiller pour la gestion des absences
Les KPI (pour Key Performance Indicators) sont des indicateurs chiffrés qui permettent de mesurer les performances d’un processus. Dans le cadre RH, ils donnent une vision claire de la fréquence, de la durée et de la répartition des absences.
Suivre ces données aide l’entreprise à :
- repérer des dérives (hausse anormale du taux d’absentéisme, récurrence d’arrêts dans une équipe, etc.) ;
- ajuster l’organisation interne pour limiter les déséquilibres ;
- anticiper les besoins en remplacement ou en actions de prévention.
Voici 6 indicateurs à suivre pour mieux maîtriser l’impact des absences.
1. Le taux d’absentéisme
Il mesure la proportion d’heures ou de jours non travaillés par rapport au temps de travail théorique.
Cet indicateur permet d’évaluer l’ampleur globale des absences dans l’entreprise et d’identifier une éventuelle dégradation du climat social ou de l’organisation interne.
Par exemple, en 2023, le taux moyen d’absentéisme en France était de 5,17 %*.
2. Le nombre moyen de jours d’absence par salarié
Il calcule la durée moyenne des absences sur une période donnée.
Il aide à identifier si les arrêts sont plutôt courts et fréquents, ou plus longs et ponctuels. Cela oriente les actions de prévention (TMS, stress, surcharge, etc.).
Par exemple, en 2023, la durée moyenne des arrêts de travail était de 23,7* jours par salarié.
3. Le taux de récurrence des absences
Il repère les salariés ayant plusieurs absences en peu de temps.
Cela peut signaler un mal-être, une surcharge ou un environnement de travail dégradé, et nécessite souvent un échange RH personnalisé.
4. La répartition des motifs d’absence
Il s’agit de catégoriser les absences selon leur cause : maladie, congés, accident du travail, absence injustifiée, etc.
En analysant ces données, l’entreprise peut adapter ses actions (ex : renforcer la prévention des TMS, sensibiliser au burn-out ou clarifier les procédures RH).
5. La répartition par service ou population
Ce KPI compare les taux d’absentéisme selon les équipes, métiers ou tranches d’âge.
Il permet de repérer les zones à risque dans l’organisation (ex : un service sous tension ou une population exposée aux troubles psychosociaux).
6. Le coût des absences
Il cumule les coûts directs (remplacement, maintien de salaire) et indirects (désorganisation, perte de performance, surcharge des équipes).
Ce KPI met en lumière l’impact financier réel de l’absentéisme sur la rentabilité de l’entreprise.
Comment gérer les absences en entreprise ?
Une bonne gestion des absences repose sur des règles claires et des outils adaptés. L’objectif est de maintenir la continuité de l’activité, tout en facilitant la gestion pour toutes les parties prenantes.
Un outil dédié permet :
- un suivi simplifié des absences, avec des données à jour en temps réel ;
- une plus grande visibilité pour les managers comme pour les salariés sur les congés restants, les absences planifiées ou en attente ;
- une validation rapide des demandes avec un workflow clair ;
- une meilleure anticipation des pics d’absence pour éviter les désorganisations ;
- et une mise en conformité plus fiable avec les obligations légales (délais, justificatifs, égalité de traitement).
Les outils
Dès que l’effectif augmente, il devient difficile de suivre les absences à la main. Plusieurs solutions existent.
- Un logiciel de gestion des congés. C’est l’outil le plus adapté pour gérer les absences au quotidien. Il centralise les demandes, automatise les validations, met à jour les soldes en temps réel et réduit le risque d’erreur.
Certaines solutions, comme celle proposée par Lucca, s’intègrent facilement à la paie et aux plannings, ce qui simplifie le travail des RH et des managers.
- Le planning de congé partagé : accessible à tous, il offre une vision en temps réel des présences et absences. C’est la base pour planifier l’activité de l’équipe et assurer la continuité de service.
- Les SIRH (systèmes d’information RH). Ils incluent souvent la gestion des absences et connectent ce suivi avec d’autres modules comme la gestion des temps ou la formation.
Mais certaines entreprises, notamment les TPE, préfèrent encore gérer leurs absences avec un simple tableau Excel. Une solution qui reste envisageable dans certains cas précis.
Le tableau Excel ou le tableur
Certaines TPE ou associations utilisent encore Excel pour gérer les absences, car :
- c’est gratuit et facile à mettre en place ;
- cela ne nécessite aucune formation ;
- c’est personnalisable à souhait.
Tant que l’effectif est réduit et que les règles restent simples, cette solution peut convenir.
Mais Excel montre vite ses limites :
- les erreurs de saisie se multiplient dès que le volume de données augmente ;
- les mises à jour sont manuelles, chronophages, et sources d’oubli ;
- il n’y a pas d’alerte automatique en cas d’absence imprévue ;
- aucune connexion avec les autres outils RH (paie, plannings, gestion du temps).
Résultat : au-delà d’un certain seuil, Excel devient un frein. Passer à un logiciel de gestion des congés permet de gagner du temps, de limiter les erreurs et de fluidifier la gestion pour toute l’équipe.
Gagnez en clarté et en efficacité sur la gestion des congés
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